Si en septembre il tonne, la vendange est bonne…
Cela fait quelques semaines que les sécateurs s’agitent dans les vignes et que les machines à vendanger sillonnent les routes des régions viticoles… C’est que le moment tant attendu de la récolte est venu ! Chez les vignerons, alors que presque tous les raisins sont entrés dans les chais, ce sentiment d’impatience et d’appréhension mêlées qui les anime chaque année à cette période se dissipe peu à peu. Il faut dire que ce moment est celui où tout se joue pour nos producteurs. Le moment où le travail de toute une année – la taille, les labours, la fertilisation, l’ébourgeonnage, le relevage, la protection des vignes…— porte enfin ses fruits. Pendant ces dernières semaines, ils ont espéré que la météo ne serait pas trop capricieuse, afin que la qualité des raisins qu’ils ont chouchoutés toute la saison soit préservée.
Ces espoirs, cette année, semblent avoir été comblés dans la majorité des vignobles de France. Car toutes les conditions ont été réunies tout au long de la campagne : l’hiver humide, qui a permis aux sols de faire de bonnes réserves, a vu lui succéder un printemps assez sec et doux, à la fois propice au bon développement de la vigne et peu enclin à la propagation des champignons nuisibles. Puis est venu l’été, très chaud et longtemps dépourvu de la moindre goutte de pluie, qui a fait souffrir la vigne – souvent juste ce qu’il faut, parfois un peu trop —, et qui a bien fait mûrir et dorer les raisins. En août et septembre, quelques orages bienfaiteurs (sauf quand malheureusement, ils se sont accompagnés de grêle…) ont terminé de façonner ce nouveau millésime qui s’annonce plutôt prometteur.
On peut ainsi s’attendre à rencontrer des vins concentrés, très colorés, avec beaucoup de matière et de structure ; avec, souvent, des degrés d’alcool assez élevés (chaleur et sécheresse obligent). En prime, ce millésime devrait ravir à peu près toutes les papilles, puisque l’optimisme est de rigueur dans bon nombre de régions.
Une seule petite réserve reste peut-être à émettre sur ce 2015 : le léger manque d’acidité, grignotée par la chaleur estivale, n’en fera sans doute pas un millésime de très très longue garde… Mais aurions-nous été de toute façon assez patients pour attendre 10 ans de nous en délecter ? »
Marine Balue