Le vin français, toujours à la fête !
Avec les bals populaires, les feux d’artifices et les victoires d’étape sur le tour de France (pas cette année ceci dit…), le bilan de l’année écoulée fait partie des figures imposées du 14 juillet. L’occasion pour Sommelix de revenir sur la position des vins français en 2015 – exercice délectable s’il en est, le vin faisant bien partie des domaines où l’avenir appelle l’optimisme !
L’irruption inédite de la Chine sur le marché mondial, dont nous avions parlé en avril suite à l’annonce de l’OIV, se déroule en effet dans un paysage viticole où la France occupe toujours, si l’on peut dire, le haut du coteau.
Nous suivons lentement le cours de tendances qui sont connues. D’une part, en France, un repli régulier de la consommation : l’effacement progressif de la culture du vin de table qui prévalait depuis plus d’un siècle, et la confirmation, dans les nouvelles générations, d’un modèle de consommation plus occasionnelle, certes, mais orienté vers l’originalité et la qualité. Mais d’autre part, hors du « Vieux monde » viticole (France, Italie, Espagne…), le vin relève désormais d’un nouvel art de vivre, urbain et mondialisé, dans lequel il porte des connotations d’élégance, de savoir-vivre et de distinction sinon de luxe – et dans lequel il ne se dissocie pas totalement de l’image « France ».
Certes, d’autres pays possèdent une renommée viticole de premier ordre (Italie, Chili, Espagne, Etats-Unis, Australie…), mais les statistiques mondiales d’export confirment que le vignoble français reste en position centrale. A l’heure où de larges parties du monde accède progressivement aux modes de vie urbains et au confort matériel qui étaient jusqu’à peu l’apanage de l’Occident et du Japon, de Pékin à Rio, le vin français se déguste comme le symbole de cette ascension sociale. Cette année aura été de ce point de vue exemplaire, avec l’inscription par l’UNESCO au patrimoine mondial des vignobles de Champagne et de Bourgogne, une forme suprême de reconnaissance culturelle qui reste assez rarement octroyée en dehors des monuments proprement dits.
C’est évidemment une très bonne nouvelle pour les vignerons français, et l’on peut assurément dire que l’export est l’avenir : le vin devient un produit mondial, la demande est promise à un bel avenir, et dans ce cadre les vignobles français sont assurés d’une position privilégiée, sur les créneaux du luxe, de la qualité et des grandes occasions. Le « carré magique » Champagne, Bordelais, Bourgogne et Beaujolais ne sera pas le seul à en profiter, loin de là !