Quand la Chine vendangera… (1/5)
Le blog Sommelix naît au beau milieu d’une actualité viticole chargée ! Dans le flot, une nouvelle a cependant retenu notre attention, par son côté spectaculaire et peut-être aussi par les résonnances qu’elle présente avec une tendance beaucoup plus vaste.
A la fin du mois d’avril, la presse française, du Monde au Figaro en passant par Paris Match, reprenait en effet l’annonce de l’Organisation Internationale du Vin : la Chine est désormais la deuxième puissance viticole mondiale, derrière l’Espagne mais devant la France, selon le critère de la surface plantée. Le changement a de quoi impressionner. On peut regretter cependant que la presse générale reste assez évasive dans l’analyse de ce chiffre. Alors qu’en est-il vraiment ?
L’explosion des superficies en Chine
Si les annonces du 27 avril ont tant marqué les esprits, c’est d’abord – et légitimement – en raison de leur provenance. L’Organisation Internationale de la Vigne et du vin (OIV) est en quelque sorte l’ONU du vin – ses décisions s’appelant d’ailleurs des résolutions.
Créée en 1924, à l’âge d’or de l’internationalisme et de la Société des nations, l’OIV est l’héritière des premiers congrès internationaux de vignerons tenus à la fin du XIXème siècle, durant la crise du phylloxéra. Au début du XXème siècle, elle s’est surtout attelée à la question des provenances – on ne parlait pas encore de traçabilité. Toujours basée à Paris (rue d’Aguesseau, tout près des caves de l’Elysée), l’OIV compte aujourd’hui 45 membres dont les principaux pays de production… mais pas la Chine ! Deux de ses régions, le Yantai et le Ningxia, y sont représentées, mais avec un simple statut d’observateurs.
C’est pourtant bien dans la capitale chinoise que son Directeur général, Jean-Marie Aurand, était en visite quelques jours avant l’annonce – une visite au cours de laquelle l’adhésion possible de l’Empire du Milieu a officiellement été évoquée. Au vu des réactions de la presse, cette petite statistique placée six jours plus tard en tête du communiqué annuel constitue un coup de projecteur pour le moins courtois en pleine période de négociations…
(…à suivre)